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Libération
EDITORIAL

Tension et désespoir

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publié le 2 mai 2009 à 6h51

Historique, ce 1er mai 2009 l'était déjà avant d'avoir lieu. Une unité syndicale inédite pour un rendez-vous politique sans précédent. Et hier, les manifestants qui se sont mobilisés ont fait passer leur message : l'inquiétude croissante face à la crise et le ras-le-bol persistant face au gouvernement. Certes, les chiffres n'étaient pas aussi impressionnants que lors des journées d'action du 19 mars et du 29 janvier. Mais le désespoir exprimé à longueur de banderoles était le même. Celui de salariés écœurés devant la recrudescence des plans sociaux et la baisse de leur pouvoir d'achat. Et qui ont le sentiment que l'équipe en place ne fait pas assez pour les aider. Cette nouvelle manifestation ne peut rester sans suite et sans réponse. Pour les syndicats, l'heure est peut-être au choix le plus difficile. Entre les partisans radicaux de la grève générale et les autres qui préfèrent persister sur le mode de la mobilisation nationale. Même si les résultats se font attendre. Côté gouvernement, on sait bien que personne ne se satisfera du communiqué publié par l'UMP et qui dit «comprendre l'inquiétude». Dans un climat de haute tension marqué par les séquestrations de chefs d'entreprise et les révélations ininterrompues sur les rémunérations des patrons, ceux qui étaient dans la rue hier veulent des mesures concrètes et réclament par exemple un plan de relance de la consommation que d'aucuns jugent inévitable. A ne rien faire, Nicolas Sarkozy prend un risque évi