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Libération
EDITORIAL

La résistible ascension de Nicolas Sarkozy

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Seule une opposition unie et élargie pourra contrecarrer les ambitions de Nicolas Sarkozy, qui prépare déjà activement la présidentielle de 2012.
Nicolas Sarkozy, le 29 avril à l'Elysée. (Philippe Wojazer / Reuters)
publié le 4 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 4 mai 2009 à 6h51)

Les autres contemplent cette perspective avec effroi. Comment enrayer ce processus apparemment irrésistible ?

A cette question qui va désormais gouverner la vie politique française, il y a une réponse classique. Elle consiste à servir la vieille soupe dans une casserole neuve. On discuterait entre formations de gauche estampillées, on désignerait des candidats, et on repartirait comme en 2002 ou en 2007… L’ancienne Union de la gauche - ou feue la gauche plurielle - serait ainsi accommodée à la sauce nouvelle.

Placards. C'est un passeport pour la défaite. L'Union de la gauche, comme la gauche plurielle, était d'abord une union PCF-PS. Or il n'y a plus de PCF, et le PS est moins fort : où est la majorité qu'on cherche ? Les derniers Mohicans de la place du Colonel-Fabien regroupent sous leur drapeau mité moins de 2 % des suffrages. Quelle réserve un candidat de la gauche pourrait-il mobiliser de ce côté au deuxième tour d'une présidentielle ? Aucune. Quant aux voix d'un Olivier Besancenot, elles sont certes plus nombreuses. Mais ce jeune facteur de division récuse toute alliance de gouvernement. Rien n'est possible avec la gauche radicale qui poursuit d'autres rêves. Fantôme d'un passé révolu, l'Union de la gauche se déploie ainsi dans un espace politique trop étroit. Elle assure, en fait, la réélection de Nicolas Sarkozy. Maintenir l'orthodoxie, c'est maintenir la droite au pouvoir.

Il est en revanche une stratégie nouvelle qui inquiétera beaucoup plus l’Elysée.