Le Pen joue les derniers contestataires sur le boulevard du crépuscule. Et amorce son grand retour à la droite de la droite. Le Front national n’a pas encore disparu de la scène politique hexagonale. Il tente même de se repositionner comme le dernier carré des vrais électeurs de droite face à un Nicolas Sarkozy adepte de l’ouverture. Prêt à lâcher la main sur le parti qu’il a fondé, en pleine période de basses eaux liées entre autres à sa succession, Jean-Marie Le Pen se maintient tout de même dans les sondages. Une enquête du CSA, réalisée fin avril, crédite la formation d’extrême droite de 8 % d’intentions de vote. Avec un pic de près de 18 % auprès des jeunes de 18 à 25 ans. Malgré les positionnements hasardeux de la campagne présidentielle de 2007, où le chantre de la préférence nationale appelait les électeurs immigrés de la première et deuxième génération à voter pour lui, une partie de l’électorat frontiste reste fidèle au vieux chef en fin de carrière.
La crise économique semble lui redonner quelques couleurs. «Après les revers de la présidentielle et des législatives de 2007, le FN n'est pas mort. Malgré tout ce qui avait été prédit», se félicite un cadre du parti dont le siège a été délocalisé à Nanterre (Hauts-de-Seine) pour cause de difficultés financières. Dépouillé de plus d'un million d'électeurs au premier tour de la présidentielle par son challenger de droite, habile à lui disputer le terrain sur la question de la sécurité, le président du FN a rechang