Annoncée par Claude Guéant, l'éventuelle interdiction des listes de Dieudonné aux européennes pourrait donner du fil à retordre aux services des ministères de l'Intérieur et de la Justice, chargés à la demande de l'Elysée, de plancher sur les leviers juridiques à activer.
De l'aveu même du secrétaire général de l'Elysée dimanche sur Radio J, «les pouvoirs publics sont en train de voir si» la ou les listes «antisionistes» que Dieudonné compte présenter «tombent sous le coup de la loi», mais Claude Guéant n'est «pas sûr que nous parvenions à les interdire». Un flou qui a permis à l'intéressé de parader : «Je pense que c'est absolument impossible d'interdire une liste, il faudrait faire voter une loi et les délais sont extrêmement courts.»
«Initiative extrêmement délicate»
Selon Bernard Maligner, ingénieur d'études au CNRS et auteur de plusieurs ouvrages de droit et de contentieux électoraux, l'initiative, «extrêmement délicate, est loin d'être réglée».
«Dieudonné est antisémite tout le temps», a notamment invoqué Claude Guéant. Pour interdire à ce titre, la candidature de celui qui pourrait conduire une liste en Ile-de-France au scrutin de juin, «il faut savoir si Dieudonné a fait l'objet d'une condamnation définitive du juge répressif», rappelle Bernard Maligner, c'est-à-dire sans recours (en appel