Noms d'oiseaux balancés de la droite à la gauche de l'hémicycle et réciproquement, procès d'intention, menaces voilées d'étouffement du débat parlementaire, côté UMP, d'exploitation médiatique de l'autisme de la majorité, côté PS : depuis une semaine, l'orage gronde à l'Assemblée nationale. Le rejet du projet de loi Hadopi (lire pages 2 à 4), le 9 avril, faute de députés sarkozystes en nombre suffisant dans l'hémicycle pour contrer une petite ruse de l'opposition - saynète rebaptisée depuis «le coup du rideau» -, a marqué le début des hostilités.
Décidé à faire payer aux socialistes le camouflet infligé, le chef de file du groupe majoritaire, Jean-François Copé, a sonné le rappel de ses troupes et orchestré une contre-attaque tout en leçons de choses et provocations. Jusqu'à la presque faute. Jeudi, alors que l'opposition s'apprête à défendre sa proposition de loi contre le «bouclier fiscal», il dégaine l'arme fatale : une exception d'irrecevabilité du texte. De quoi clore tout net un débat pas même engagé. Mais de quoi aussi jeter le doute sur la volonté réelle de la droite de revaloriser le Parlement. Une stratégie à haut risque médiatique donc, alors que débutent mardi, en séance publique, les discussions sur le nouveau règlement intérieur de l'Assemblée nécessaire pour mettre en musique la Ve bis. Trente-cinq minutes de suspension de séance plus tard, Jean-François Copé rengaine sa motion. «On n'allait pas laisser aux socialistes une nouvelle occas