Menu
Libération

Le Pen, doyen privé de tribune européenne

Article réservé aux abonnés
Extrême droite. L’Europarlement cherche à éviter d’être présidé par le chef du FN lors de sa première séance.
par
publié le 6 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 mai 2009 à 6h51)

STRASBOURG,

envoyé spécial

Jean-Marie Le Pen ne présidera pas, même une fois, le Parlement européen. Demain, l’assemblée de Strasbourg va profiter de son dernier jour de session plénière avant les élections du 7 juin pour modifier son règlement intérieur afin d’empêcher à l’avenir le doyen d’âge d’occuper le perchoir lors de la session inaugurale.

Autant-Lara. Les eurodéputés se sont tardivement aperçus que ce doyen pourrait bien être le vieux leader d'extrême droite, âgé de 80 ans. Et plutôt que de risquer une photo qui pourrait faire mal à un Parlement en quête de légitimité, ils ont préféré recourir à cette manœuvre tardive, ce qui fait bien rire Le Pen : «Je ne montrerai aucune peine de ne pas présider cette assemblée de pleutres.»

En juillet 1989, le Parlement avait déjà été embarrassé lorsqu'il s'était avéré que le doyen d'âge n'était autre que le cinéaste Claude Autant-Lara, 88 ans, élu sur les listes du FN. Celui-ci avait profité de cette tribune inespérée pour dénoncer la «terrifiante»«menace culturelle» américaine : «Si un peuple se remet d'une défaite militaire - et même s'il s'en remet très bien, voyez le Japon - ou d'une défaite économique - comme l'Allemagne de 1930 - il ne se remet jamais - jamais - d'une défaite culturelle !» La quasi-totalité des députés avaient alors quitté l'hémicycle.

Depuis, le règlement intérieur a été modifié afin d'interdire au doyen de prendre la parol