Le voilà dans l'arène. Debout, en chef de guerre, la chemise humide. Les projecteurs braqués sur lui, le regard plongé dans les yeux de quelque quatre mille supporteurs. A Nîmes, mardi soir, dans une salle de sport remplie par l'UMP, Nicolas Sarkozy revit le bonheur de son indépassable campagne présidentielle. Avec, à la clé, de vieux tubes qui ont eu leur succès électoral : «la chrétienté dont on n'a pas à s'excuser»,«le travail réhabilité» ou encore un non définitif à l'entrée de la Turquie dans l'UE. Mais «aujourd'hui, l'heure n'est pas aux bilans. L'heure est à l'action», prévient-il d'emblée.
Gageure. A un mois des élections européennes, les Français semblent d'humeur à s'abstenir massivement à ce scrutin. Dans ce département du Gard qui a voté non à 64 % au référendum sur la Constitution européenne de 2005, le chef de l'Etat est là pour donner le coup d'envoi de la campagne et tenter de mobiliser… au moins son camp. Une gageure. Pour convaincre ses amis d'aller le soutenir dans les urnes, Nicolas Sarkozy tente une démonstration : «La France d'après la crise, l'Europe d'après la crise, le monde d'après la crise, c'est pour nous, Français, un seul et même problème, un seul et même combat.» Il convient donc, selon lui, de «changer l'Europe», comme il est lui-même en train de «réformer la France», pour «peser dans les destinées du monde». C'est aussi simple qu