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Libération
INTERVIEW

«Nos responsables politiques n'assument pas complètement l'Europe»

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S'il juge enfin lancée la «campagne politique» avec l'intervention de Nicolas Sarkozy à Nîmes, Patrick Martin-Genier, secrétaire général de l’Association Jean Monnet, craint que les enjeux nationaux n'éclipsent l'effort de pédagogie sur l'Europe.
Le Parlement européen à Bruxelles. (Francois Lenoir / Reuters)
par Recueilli par LAURE EQUY
publié le 6 mai 2009 à 11h59
(mis à jour le 6 mai 2009 à 12h01)

Après le discours de Nicolas Sarkozy, hier à Nîmes, la campagne européenne va-t-elle démarrer?

Oui, son intervention marque le coup d’envoi de la campagne... En tout cas politique. Car s’il a voulu se mettre au dessus des partis, le Président a martelé des thèmes qui sont surtout ceux de l’UMP (travailler plus, investir plus). La dimension pédagogique de la campagne, elle, n’est pas encore présente et certains responsables semblent d’ailleurs peu pressés! Pourtant, il est temps d’entrer dans le vif du sujet car beaucoup de Français ignorent les enjeux, le fonctionnement des institutions et notamment du Parlement.

Le débat est-il plus engagé dans le reste de l’UE?

Assez peu, mais il semble que plus on est nouveau dans l’UE, plus on fait campagne sur des thèmes européens, le sentiment qu’il faut parler d’Europe y est plus fort. Les Etats membres les plus anciens sont un peu blasés et la France a aussi un problème particulier: ses reponsables politiques n’assument pas complètement les décisions européennes, sont gênés et hésitent à dire qu’ils ont une co-responsabilité dans la prise de décision.

Pourquoi certains partis rechigneraient à entrer dans la course?

Le fait d’être en position éligible sur une liste aux européennes est parfois perçu comme un lot de consolation. On ne considère pas encore assez le mandat de dépu