Jean-François Copé publie un livre pour raconter sa «conversion parlementaire» (1). Non seulement il ne faut pas douter de cette adhésion que l'auteur reconnaît «tardive», mais il convient même d'en mesurer la force et la sincérité, qui tiennent au moins à deux raisons.
La première est toute personnelle. «Licencié sans préavis» du gouvernement, exilé à l'Assemblée, poussé à prendre les rênes du groupe UMP alors même qu'il était «sans grande expérience parlementaire», il a cyniquement choisi de faire de sa marginalisation imposée l'instrument de son autonomisation par rapport à Nicolas Sarkozy et, partant, de sa régénération.
La seconde renvoie au pari institutionnellement passionnant qu'il entend engager, et qu'il résume en quelques lignes. En l'espèce, il s'agit de faire émerger deux couples «inédits» qu'il décrit avec clarté : «Le couple président de la République-président du groupe majoritaire à l'Assemblée pour faire vivre le dialogue entre l'exécutif et le législatif, le couple président du groupe majoritaire à l'Assemblée-président du groupe majoritaire au Sénat pour entretenir la discussion sur l'ordre du jour entre les deux Chambres.»
La perspective est stimulante. Que les députés d’une majorité ne veuillent plus se contenter de voter les textes, mais aspirent à les insuffler, les accompagner, les corriger si nécessaire est cohérent. C’est même une évolution souhaitable.
Mais rien ne dit que Copé y parvienne, notamme