L'enthousiasme n'est pas débordant. Les scrutins européens étant traditionnellement peu favorables aux partis de gouvernement, le PS et l'UMP sont entrés tardivement en campagne. Le PS a misé sur une campagne de «proximité». Avec un dilemme, résumé par Laurent Baumel, proche de DSK : «Si on fait une campagne à gauche toute, on perd les bobos. Si on fait une campagne "Europe idyllique", on ne répond pas à la crainte des catégories populaires.»
A qui la pole position ?
Pour les stratèges des deux partis, ce scrutin désignera celui qui fera la course en tête aux prochaines échéances (régionales de 2010, présidentielles de 2012). En 2004, le PS (28,9 %) avait écrasé l'UMP (16,6 %). Les socialistes savent qu'ils ont peu de chances de renouveler cette performance. Rester devant l'UMP suffirait à leur bonheur. Mais jusqu'à présent, tous les sondages placent en tête les listes de la majorité. «Rien ne serait pire qu'un scrutin où deux tiers des Français exprimeraient un vote sanction, et qu'en dépit de ce vote, les listes UMP arrivent en tête. Ce serait un passeport pour continuer»,anticipe Benoît Hamon.
La stratégie du vote sanction ?
Un double vote sanction, tant à l'égard de José Manuel Barroso que de Nicolas Sarkozy : c'est l'angle d'attaque choisi par les socialistes pour éviter la dispersion des électeurs de gauche, peu convaincant s'agissant de l'élection du Parlement européen. «Le 7 juin, c'est le premier débouché politique à l'expression du mécont