Denis Olivennes, président du directoire du Nouvel Observateur, est celui par qui la loi Création et Internet a vu le jour. Le 23 novembre 2007, alors président de la Fnac, il remettait à Nicolas Sarkozy son rapport sur le piratage et préconisait la riposte graduée.
Pourquoi avez-vous publiquement critiqué le Parti socialiste pour sa position sur le projet de loi Hadopi ?
Il y a presque deux ans, Christine Albanel, en accord avec le président de la République, m’a chargé d’une mission qui consistait à obtenir un accord entre les parties concernées pour trouver une solution au piratage. Elle s’est adressée à quelqu’un de gauche car elle voulait que le sujet soit non partisan. On a abouti à un accord sur un dispositif de riposte graduée. Avant d’y arriver, on a regardé d’autres pistes, comme la licence globale, qu’on appelle maintenant la contribution créative, une taxe sur les abonnements pour financer la création et permettre aux internautes de télécharger librement. Tous les intervenants l’ont repoussée. J’ai été surpris, effectivement, de la position d’une partie du PS. Le groupe socialiste au Sénat a voté la loi, mais le groupe parlementaire à l’Assemblée et le bureau national ont pris une position différente. Je leur reproche de ne pas avoir fait le travail d’investigation pour élaborer cette position, de ne pas nous avoir rencontrés. Et les artistes non plus. On ne peut pas critiquer Sarkozy parce qu’il n’écoute pas les enseignants chercheurs avant de réformer, et agir de la même manière.
Peut-on vraiment légiférer sur des technologies en perpétuelle évolution ?
Il ne s’agit pas de trouver une solution qui réglerait le piratage jusqu’à la nui