Le PS français ne va pas bien, mais les autres partis socialistes et sociaux-démocrates des Vingt-Sept ne sont guère en meilleur état. Président de l’Institut européen de l’Université libre de Bruxelles et auteur d’ouvrages sur l’histoire de la social-démocratie, Mario Telo revient sur les raisons de cette débâcle.
Pourquoi cette crise ?
Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale la gauche européenne n’a été aussi faible et divisée qu’aujourd’hui. Il s’agit d’une situation d’autant plus paradoxale que, avec la crise financière et économique, jamais depuis des lustres les conditions internationales n’ont été aussi favorables pour la relance d’une gauche réformiste moderne. La victoire d’Obama à la présidentielle américaine en est l’un des signes. Le président américain et les dirigeants chinois se réfèrent désormais au modèle social et économique européen et à l’Etat providence comme voie pour sortir de la crise. Pourtant, malgré ces opportunités, la gauche ne semble pas capable de formuler de nouveaux modèles de gouvernement et de véritables projets. Il faut se souvenir que le retour de l’intervention publique dans les années 30 pour suppléer à la crise du libéralisme a donné le modèle du New Deal rooseveltien, l’Etat providence des social-démocraties scandinaves et l’étatisme autoritaire du nazisme. Un éventail de politiques différentes pourrait de nouveau se produire : la droite en Europe est en train d’occuper ce terrain de l’intervention étatique et la gauch