Il n'y avait pas «meilleur moyen de rafraîchir Perpignan après trente-quatre ans de mandat de Paul Alduy que d'élire Jean-Paul Alduy.» Ça, c'est en 1993 quand Jean-Paul Alduy faisait campagne à la troisième personne pour succéder à son père à l'occasion d'une élection municipale partielle. En 2009, le même Jean-Paul Alduy a trouvé la formule pour satisfaire à «l'aspiration au changement» qu'il dit «profondément ressentir» chez les Perpignanais : il leur suffira d'élire Alduy Jean-Paul.
Il n'y a plus de conseil municipal dans le vieil hôtel de pierres de la place de la Loge, vers le Castillet. C'est une «délégation spéciale» désignée par la préfecture des Pyrénées-orientales qui traite des affaires courantes en attendant les nouvelles municipales partielles des 21 et 28 juin. Le Conseil d'État vient de trancher. «Graves irrégularités», «manœuvres frauduleuses», indique son communiqué du 23 avril. Autrement dit, il y avait trop de bulletins dans les chaussettes du président du 4e bureau de vote à l'heure du dépouillement le 23 mars 2008 pour que la réélection de l'équipe sortante avec seulement 574 voix d'avance soit validée.
Moins neuf points. Avis des commentateurs éclairés des cafés de la place Arago : «Depuis un an, ce ne sont plus les rugbymen de l'Usap qui font la renommée de Perpignan, c'est la fraude à la chaussette.» Jean-Paul Alduy ne s'effondre pas pour autant dans l'opinion. Il