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Analyse

Chômage : l’hémorragie plus longue que prévu

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L’OCDE, les syndicats et l’Unédic révisent à la hausse leurs prévisions.
publié le 16 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 mai 2009 à 6h51)

Le chiffre donne une idée de l'effet dévastateur de la récession : entre le 1er janvier et le 31 mars, la France a vu disparaître 138 000 emplois, presque autant que sur les douze mois de 2008 quand, après avoir franchi le seuil historique des 16 millions de salariés, le secteur marchand avait progressivement vu retomber ses effectifs.

Si la crise était de courte durée, les dégâts pourraient être limités. Entre janvier 2006 et décembre 2007, plus de 500 000 emplois ont été créés. Revenir au chiffre de 15,5 millions d’emplois salariés dans le secteur marchand, niveau que la France a connu de 2001 à 2005, devrait en théorie n’avoir que des effets limités sur le chômage, alors que la génération des baby-boomers continue à partir à la retraite.

Malheureusement cette hypothèse optimiste s’avère de moins en moins crédible. Mois après mois, le nombre de chômeurs augmente de plusieurs dizaines de milliers. Fin mars, 3 480 000 demandeurs étaient inscrits au Pôle Emploi (dont 2 448 000 n’ayant exercé aucune activité). L’OCDE ne prévoit aucune embellie avant la fin 2010, en France comme dans l’ensemble de la zone euro.

Restructurations. Syndicalistes et experts se montrent d'autant plus inquiets que l'on s'attend à une vague de licenciements économiques dans le secteur industriel en juillet-août, la période estivale étant souvent mise à profit par les entreprises pour opérer des restructurations.

La France risque «d'atteindre un million de chômeurs supplémen