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Libération

Celui dont il ne faut pas prononcer le nom

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Pour avoir crié à deux reprises «Sarkozy, je te vois !» alors qu’il assistait à un contrôle d’identité un peu musclé à son goût, le 27 février 2008, un enseignant de 47 ans doit comparaître demain devant le tribunal de police de Marseille. Il est accusé de «tapage injurieux diurne», ce qui fait réagir sur les blogs. Extraits.
publié le 18 mai 2009 à 9h59
(mis à jour le 18 mai 2009 à 9h59)

Napakatbra (www.lesmotsontunsens.com) «Point d'injure, mais un nom, Sarkozy, bruyamment lâché en public. Celui dont il faut taire le nom. Un nouveau délit ? Peut-être bien, et cela expliquerait pourquoi, au Stade de France, lors de la finale de la coupe de France, le speaker officiel n'a jamais cité nommément notre président, lui préférant le terme de "plus hautes autorités de la République"… Tout s'explique. Ironie du sort, un rapport de la Ligue des droits de l'homme dressait hier le "constat amer" de la "dégradation continue des rapports entre les citoyens et leur police". Dont acte.»

Me Eolas (http://maitre-eolas.fr) «La contravention de tapage est prévue par l'article R. 623-2 du code pénal. Contravention qui fait encourir au maximum 450 euros d'amende. Pour être puni, le tapage doit être de nature à troubler la tranquillité d'autrui, et être soit nocturne, soit injurieux s'il est diurne. Or, les mots ont été proférés à 17h 50 d'après l'avocat du prévenu, il faisait donc jour. Vous me connaissez : j'exècre le chipotage. Admettons donc le tapage, tant il est vrai que les Marseillais sont réputés pour leur flegme, leur laconisme et leur caractère placide.

Admettons que le tapage soit de nature à troubler la tranquillité du public, tant il est vrai qu'on va dans une gare pour goûter le doux murmure des freins qui crissent et l'harmonieux susurrement des annonces sonores, ambiance idéale à la pratique du