Les comptes de l'Etat sont mal en point. Interrogé hier par le quotidien Les Echos, le ministre du Budget a bien tenté de maintenir une note d'optimisme en assurant qu'il espérait toujours «réduire dès l'an prochain le déficit budgétaire». Mais cette hypothèse semble difficile à atteindre, surtout après la révision à la baisse par l'Insee de la prévision de croissance du PIB (-3%).

Pour le budget de l’Etat, Eric Woerth espère tenir le cap, notamment en maintenant la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, soit 34 000 suppressions de postes l’an prochain. Sa véritable inquiétude est la sécurité sociale, dont le déficit risque de doubler entre 2009 et 2010.

Record. Hier, la commission des comptes de la Sécurité sociale a publié le chiffre définitif pour 2008: le manque à gagner du régime général (salariés) a été de 10,2 milliards d'euros, alors que la loi de financement avait fixé le déficit à 9,3 milliards. Mais ce n'est rien à côté de ce qui nous attend en 2009. L'estimation officielle sera rendue publique par la commission des comptes le 15 juin. En mars, le ministre du Budget avait évoqué un manque à gagner de 18 milliards d'euros. Et c'était avant la révision de la croissance par l'Insee. «Si la masse salariale baissait de 1% au lieu d'être stable, cela représenterait 2 milliards d'euros de recettes en moins», note Eric Woerth. Le trou de la Sécu devrait donc être pour cette année proche de 20