Après le virage stratégique, les travaux pratiques. Passée ce week-end du créneau de l'opposition pure - «le vote sanction» - à celui de la proposition dure - «le vote utile» - Martine Aubry se délocalisait à Marseille, mardi, pour confronter au terrain la nouvelle ligne de campagne socialiste. Direction la cité de la Savine, dans les quartiers Nord, ses 3 000 habitants, son taux de chômage approchant les 35 % et son seul et unique service public : l'école.

Boxe thaïe.En cette terre d'élection du socialisme marseillais, l'accueil réservé, au pied des tours, à la première secrétaire a visiblement été bien préparé : «Grâce à vous et aux emplois jeunes, beaucoup de gens peuvent travailler», congratule une habitante. Mais Martine Aubry la joue modeste : «Après, on parlera du seul qui compte aujourd'hui, Vincent.» En l'occurrence, Vincent Peillon, tête de liste dans le Sud-Est. Alias, pour Saïda, «Vincent j'sais plus trop quoi. Je crois que c'est lui qui va se présenter aux européennes.» Comme le résume Djamila : «Ces élections, pour nous, c'est loin…» Au club de sport local, boxe thaïe et musculation, Martine Aubry, sous des affiches Rocky Balboa et la Nuit du KO, écoute les doléances des femmes du quartier. L'emploi, bien sûr, et le relogement des familles concernées par la réhabilitation de cinq bâtiments de la cité. «C'est toujours difficile de quitter un logement, concède la patr