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Libération

«On a dit à mes filles que je n’étais pas leur mère»

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Témoignages de parents qui ont eu recours à une gestatrice.
publié le 20 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 mai 2009 à 6h51)

Sonia, conseiller clientèle d'une grande entreprise, est en congé parental. Elle bichonne ses jumeaux, portés par une gestatrice et nés en octobre au Canada, où la pratique des mères porteuses est légale. Il lui a suffi de présenter l'acte de naissance canadien de ses fils. Mais le document n'est pas transcrit dans l'état civil français. Ici, son livret de famille est «vierge».«Je suis la mère de mes enfants, des tests ADN pourraient le prouver, mais en France je ne suis pas reconnue comme leur maman. Cela me hante, dit la jeune femme de 32 ans. Il me manque cette inscription, en attendant, mes enfants sont considérés comme des clandestins.»

Au jour le jour, les couples qui ont eu besoin de faire appel à une gestatrice à l'étranger («une nounou», comme ils l'appellent souvent) se débrouillent avec les actes de naissance officiels délivrés par des pays ou des Etats qui les reconnaissent comme parents : cela suffit pour les allocations familiales, la sécurité sociale, l'inscription scolaire. «Si à l'école ils tiquent que les enfants soient nés au Canada ou aux Etats-Unis, on n'est pas obligés de répondre. Là, je l'ai dit à la directrice de l'école de mes enfants», explique Laure Camborieux, elle-même mère de jumeaux couvés pendant neuf mois par une gestatrice américaine et présidente de Maia, une association d'aide aux couples infertiles. Les problèmes pourraient apparaître au moment de la transmission du patrimoine, ou en cas de sép