Menu
Libération
Interview

«Un lobbying inacceptable»

Article réservé aux abonnés
Assemblée . Patrick Beaudouin, député UMP, dénonce l’activisme de certains groupes de pression.
publié le 20 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 mai 2009 à 6h51)

Alors que les députés tardent à encadrer l’activité des lobbies, ces derniers sont eux au taquet. Témoin, la dernière plaquette du cabinet Affaires publiques consultants, qui détaille aux entreprises les opportunités de lobbying parlementaire offert par la révision de la Constitution. Spécialiste du sujet, le député UMP Patrick Beaudouin ne cache pas son irritation.

Quelle a été votre réaction en découvrant l’initiative d’Affaires publiques consultants ?

J’ai trouvé cela un peu provocateur, un peu irritant. Nous, on se démène pour tenter de clarifier l’activité des lobbies au Parlement, pour leur rendre leurs lettres de noblesse ! Ils auraient pu avoir la décence d’attendre la fin de la discussion sur le règlement intérieur de l’Assemblée…

Il faut donc encadrer ?

Evidemment. En 2006, j’ai lancé avec Arlette Grosskost le groupe de travail «Démocratie et lobbying» pour mesurer l’apport des lobbies et les dérives qu’entraîne leur activité à l’Assemblée. Nous avions été choqués par le culot de Virgin, alors propriété de Lagardère, qui lors de l’examen du projet de loi Dadvsi relatif au droit d’auteur sur Internet, avait installé une plateforme de démonstration juste à la sortie de l’hémicycle… La fusion GDF-Suez, le projet de loi OGM ont également donné lieu à des opérations inacceptables.

Quelles sont vos conclusions ?

Nous avons interrogé près de 800 parlementaires et proposé les actions pour éviter les abus. Nous préconisons par exemple de créer un registre d’accréditation des groupes d’intérêt à l’Assemblée, afin de clarifier leurs conditions d’accès et de mettre en place un code de bonne conduite. Il faudrait aussi sav