Ressusciter Marx le week-end de l'Ascension ! Il fallait oser, Marie-George Buffet en a sans doute rêvé, Libération l'a fait… Mais autant prévenir la secrétaire nationale du Parti communiste français tout de suite : nul sondage nous indiquant une percée aussi subite qu'inattendue du score des listes communistes lors des élections européennes n'est venu étayer ce curieux parti (pris). C'est même plutôt le contraire qui dans la période intrigue : la crise économique et financière, sans précédent depuis les années 30, semble n'avoir que peu d'impact sur les intentions de vote des Français. La preuve vient d'être faite que le libéralisme sans foi ni loi peut mettre en quelques mois la planète entière en quasi-faillite. Qu'importe : ses apôtres politiques peuvent continuer de dormir sur leurs deux oreilles. Alors pourquoi réveiller Marx ? Cela va sans dire, mais mieux en le disant : sûrement pas pour aller chercher du côté des totalitarismes communistes du XXe siècle une réponse aux folies actuelles de Wall Street et de ses banquiers. L'histoire ne repasse pas les plats, et c'est heureux quand ils sentent le sang. Mais à cette déclinaison politique discréditée à jamais survit un mot, communisme, qu'utilisaient déjà Platon ou les premiers chrétiens. Un mot qui sent bon l'utopie. C'est aujourd'hui toute la question : comme après un orage (la crise), il flotte dans l'air un agréable parfum aux essences égalitaires. De deux choses l'une : soit le grand capital aur
EDITORIAL
Rêve
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par Paul Quinio
publié le 23 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 mai 2009 à 6h51)
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