Ce que l'on aime, chez nos amis anglais, c'est qu'ils ne manquent jamais d'humour. Depuis trois semaines, Westminster est en proie à l'une des plus grandes tempêtes politiques de son histoire, à cause de boîtes de pâté pour chiens, de cassettes pornographiques ou de travaux de piscine, que de vénérables parlementaires pensaient dissimuler sans coup férir sur leurs notes de frais. Résultat : le respectable Speaker of the House est contraint de démissionner, des dizaines de députés ne résisteront pas aux prochaines élections et Gordon Brown vacille. Sous le choc, le Royaume-Uni n'hésite plus aujourd'hui à remettre en cause ses fondements démocratiques, relançant même le débat sur la nécessité de se doter d'une Constitution écrite. Et c'est bien l'ampleur du scandale qui oblige à s'interroger sur la situation dans l'Hexagone. Certes, nous dit-on aussitôt, ce qui s'est passé là-bas ne peut arriver ici : nos députés ont une enveloppe de 6 000 euros pour leur frais de représentation et n'ont pas à les justifier. Justement. Pourquoi ne pas opter pour plus de transparence ? Le citoyen ne devrait-il pas légitimement avoir un droit de regard sur l'argent mis à la disposition des élus ? A tous les niveaux d'ailleurs, du locataire de l'Elysée au conseiller municipal. En Grande-Bretagne, tout est parti du fameux Freedom of Information Act, loi voulue par Tony Blair et qui contraint les autorités publiques à révéler leurs dépenses. A croire certains des députés que nous
EDITORIAL
Regard
Article réservé aux abonnés
publié le 30 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 30 mai 2009 à 6h51)
Dans la même rubrique