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Libération
TRIBUNE

La torpille socialiste contre Hadopi a raté sa cible

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par Jean-François Copé
publié le 1er juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 1er juin 2009 à 6h52)

Dans ces colonnes (1), M. Guy Bono, eurodéputé socialiste français, m’a étrangement pris à partie. Il m’accusait d’insulter l’Europe (?) sous prétexte que je soutiens le principe de la riposte graduée afin de faire respecter les droits d’auteur sur Internet. Soutenir la création contre le téléchargement illégal, ce serait insulter l’Europe ?

En vérité, de quoi s’agit-il ? Après un long débat dans le monde de la culture, à l’Assemblée nationale et au Sénat, les parlementaires français ont adopté un projet de loi créant une haute autorité - la désormais fameuse Hadopi. Celle-ci est chargée d’adresser des avertissements aux internautes qui téléchargeraient illégalement des œuvres sur Internet. En cas de récidive, leur connexion Internet pourrait être suspendue. Le but est de lutter contre le pillage des artistes sur le Net.

Profitant d’un hasard de calendrier qui voulait que la législation européenne sur les télécoms soit débattue au même moment au Parlement européen, les socialistes français ont voulu jouer Bruxelles contre Paris, les parlementaires européens contre les parlementaires nationaux. Sans aucune cohérence idéologique mais avec un certain cynisme, ils se sont alliés avec les libéraux, adeptes de la dérégulation sur Internet et ailleurs, pour faire adopter un amendement de circonstance déposé par M. Bono. Le but était revendiqué clairement : torpiller le projet de loi Hadopi. Est-il permis de commenter cette démarche ? A la veille des élections européennes, je souhaite