Il y a deux façons de considérer le cas Julien Coupat : une approche judiciaire et policière, une approche politique et idéologique. La première lui vaut une certaine sympathie, la seconde mérite en revanche un regard beaucoup plus critique.
Que le chef de file de la petite communauté de Tarnac ait droit à toutes les garanties qu’offre la loi, cela va de soi. Il vient d’être détenu plus de six mois, sans qu’apparemment les soupçons qui pèsent sur lui aient été étayés par des preuves formelles. Dès lors, sa mise en liberté est logique. Ce sera au tribunal de décider si les indices réunis par la police suffisent pour le confondre, alors qu’il n’y a ni aveux, ni flagrant délit, ni preuves incontestables, qu’il s’agisse d’empreintes, d’ADN ou d’enregistrements.
Que la SNCF veuille préserver totalement la sécurité de ses voyageurs, de son personnel et de ses installations, cela va de soi. Que Julien Coupat ait eu un comportement au moins ambigu, c’est évident. On ne condamne cependant pas un individu sur des ambiguïtés. Si rien ne prouve expressément la culpabilité de Julien Coupat, le doute doit lui bénéficier. C’est la règle en démocratie. Cela n’interdit en rien d’évaluer son profil politique et idéologique en tant que tel, sur le seul terrain du débat des idées.