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A près de 60%, l'abstention bat un nouveau record

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De 39,3% en 1979, le taux d’abstention n'a cessé de grimper à chaque élection européenne.
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publié le 7 juin 2009 à 21h48
(mis à jour le 7 juin 2009 à 21h50)

La forte abstention aux élections européennes dimanche, qui atteindrait selon les estimations de 59,4 à 59,5%, un record pour ce scrutin, a confirmé une tendance historique lourde selon laquelle cette élection est la plus boudée par les Français avec les référendums.

De 39,3% en 1979, le taux d’abstention s’est élevé à 43,3% en 1984, a dépassé pour la première fois la barre des 50% en 1989 avec 51,3%, avant de progresser à 57,2% en 2004 et de progresser encore en 2009 à plus de 59%.

Le désintérêt persistant des Français pour ces élections «n'est pas vraiment étonnant», estime Thierry Chopin, de la Fondation Robert Schuman. Les enjeux politiques n'ont pas été suffisamment mis en avant, beaucoup d'électeurs ne percevant pas le lien entre leur vote et la politique européenne, selon lui.

Paradoxalement, des questions soulevées pendant la campagne, comme l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, ne sont pas véritablement du ressort du Parlement.

Plusieurs éléments ont d'emblée affaibli l'enjeu politique du scrutin pour les électeurs, à commencer par la crise économique et financière. «Ce qui compte actuellement pour eux, c'est: vont-ils ou non garder leur emploi?», souligne M. Chopin. Pour le citoyen, le lien entre les réponses à ces questions et le vote au Parlement européen n'est pas évident, ajoute-t-il.

Des éléments plus politiques ont joué. La campagne a commencé tard. Ensuite, les partis ont traité ce scrutin comme des élections intermédiaires, «ce qu