Qu’est-ce que le PS a raté dans sa campagne européenne?
Il y a eu surtout un déficit de projet politique. Sans avoir tranché un certain nombre de questions, sans avoir les idées claires, nous avons eu du mal à entrer dans le débat. Et nous n’avons sans doute pas suffisamment mis en avant le Manifesto (projet commun aux 27 partis socialistes européens, ndlr). A la décharge du PS français, il n’y a pas eu de volonté très forte du PSE (parti socialiste européen) de le traduire dans une démarche collective.
La deuxième leçon à tirer de cette campagne est que nous avons essentiellement besoin de crédibilité à travers la qualité de nos propositions et pas seulement de l’agressivité de notre opposition.
La remise en ordre de marche du PS repose-t-elle sur Martine Aubry?
C’est la responsabilité de la première secrétaire, qu’elle est et qu’elle a souhaité être, et de la majorité qui l’entoure. Mais nous devons surtout avoir un sursaut collectif et prendre conscience de la crise profonde dans laquelle nous sommes enfermés. Crise nationale mais aussi crise intellectuelle et idéologique qui touche toute la gauche européenne. Car nous payons notre absence de travail de réflexion depuis des années, ceux qui défendent des clans ont pris le pas sur ceux qui veulent le débat.
A quoi ressembleraient les «états généraux du renouveau» que vous appelez de vos voeux?
Il s’agit de recréer, avec les militants et les sym