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DÉCRYPTAGE

Des manifs sur fond de divisions syndicales

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FO voulait une grève franche, plutôt que des manifs dispersées un samedi. Les autres syndicats craignaient qu'une grève dure, en pleine crise économique, ne soit pas comprise.
Le défilé du 1er Mai à Paris. (Stéphanie Hancq/Libération)
par FRANçOIS WENZ-DUMAS
publié le 12 juin 2009 à 21h58
(mis à jour le 12 juin 2009 à 21h58)

Ce samedi, la manif de trop ? C'est ce que semble penser Jean-Claude Mailly, qui fait entendre une note discordante dans le front intersyndical qui avait jusqu'ici tenu bon. «Ce n'est pas un scoop de dire que, pour FO, les manifs à répétition ce n'est pas notre tasse de thé, parce qu'il y a un peu un phénomène d'usure des salariés», confiait le secrétaire général de Force ouvrière, lundi, en sortant de l'Elysée.

Il venait d’être reçu avec les autres dirigeants des grandes centrales syndicales pour préparer l’intervention de Nicolas Sarkozy devant l’Organisation internationale du travail à Genève, lundi.

Pression

La rupture entre FO et les autres va au-delà d'une simple différence d'appréciation sur le niveau de lassitude des troupes. Le 29 mai, la commission exécutive de FO regrettait que l'intersyndicale n'ait pas décidé «une journée de grève franche, avec assemblées générales». Et, à Marseille ou en Loire-Atlantique, les instances départementales de Force ouvrière ont carrément refusé de participer aux manifestations, qualifiées de «simulacre de journée d'actions».

La grève générale ou rien: c'est la position des «durs» de FO. Et elle est largement partagée par nombre de militants de Solidaires (syndicats SUD), de la FSU, et d'une partie de la CGT.

Les négociateurs de FO avaient vainement tenté de faire entendre leur point de vue lors de la réunion intersyndicale du 4 mai, réclamant que l’on fasse monter la pression sans se contenter de manifestation