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Analyse

Opération requinquer le quinquennat

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publié le 15 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 juin 2009 à 6h51)

Nicolas Sarkozy adore les surprises du chef. Son annonce jeudi soir, par communiqué, d'un discours aux parlementaires réunis en Congrès à Versailles, le 22 juin, a produit l'effet d'une bombinette. Inédite sous la Ve République, une telle intervention a été rendue possible par la réforme de la Constitution de juillet 2008. Elle survient au lendemain d'une victoire politique de l'UMP aux élections européennes. Balkanisées, les oppositions pèsent certes près de 70% des suffrages, mais sont en lambeaux. Le pur politique qu'est Nicolas Sarkozy veut profiter de ce qu'il considère comme une relégitimisation par les urnes pour pousser son avantage, avec des réformes toujours et encore. Il remaniera son gouvernement dans la foulée de son discours, sans doute le 23 ou 24 juin.

Fillon, gaffeur. C'est en hyperprésident requinqué qu'il ira Versailles pour exposer une nouvelle étape de son quinquennat, même si l'Elysée réfute mordicus le terme. «Pour nous, le quinquennat forme une seule et même étape. Le 22 juin, il n'y aura aucun changement de cap, simplement de nouveaux horizons ouverts par la crise et les réponses que nous y apportons», assure un conseiller du chef de l'Etat. Aucun mot non maîtrisé par l'Elysée ne doit venir écorner le récit de la geste sarkozienne. C'est dire si la sortie, vendredi, de François Fillon sur l'amorce d'une «sortie de crise» a déplu au Château. Privé de fait des fameux discours de politique générale dévolus au