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Libération
TRIBUNE

L’urgence d’une social-écologie

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publié le 16 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juin 2009 à 6h51)

Bien au-delà d'un résultat conjoncturel, l'égalisation des niveaux électoraux du parti socialiste et des Verts pourrait constituer une chance de recomposition de l'équilibre d'ensemble de la gauche. Cette recomposition implique de reconnaître que le PS a perdu non seulement sa vocation hégémonique «naturelle» sur la constellation de la gauche de gouvernement, mais aussi les conditions de son hégémonie sur les demandes sociales «de gauche». Hégémonie n'est pas ici à entendre en un sens péjoratif, mais au sens qu'ont élaboré des théoriciens marxistes et post-marxistes comme Gramsci et, plus récemment, Ernesto Laclau : dans des sociétés démocratiques et capitalistes aussi complexes que les nôtres, la gauche ne représente plus «une» classe (ouvrière), elle doit construire des «chaînes d'équivalences» et organiser des alliances autour de mots d'ordre qui agrègent des demandes sociales diverses émanant de groupes transversaux.

Ces groupes ne se constituent plus à partir d’une identité de condition, mais à partir de leurs revendications ou de leurs aspirations. La gauche socialiste a un temps su combiner son identité de parti ouvrier et de chambre d’écho des mouvements sociaux, pour l’extension des droits des femmes, des homosexuels, des immigrés, des prisonniers, etc. Elle n’y parvient plus, pour des motifs à la fois intellectuels, organisationnels et sociologiques.

Motifs intellectuels : le socialisme a été pensé dans le cadre de la société industrielle ascendante et triom