A quelques jours du remaniement ministériel, Rachida Dati, élue au Parlement européen le 7 juin, peaufine son départ du gouvernement et met en avant son bilan. La Garde des Sceaux a édité, voilà quelques jours, une brochure de 102 pages listant les réformes qu’elle a menées: lois relative à la lutte contre la récidive, aux droits des victimes, sur la rétention de sûreté, etc.
Intitulé «Parce qu'il fallait moderniser la justice de la France pour l'adapter au XXIe siècle», le fascicule, photo de la ministre en couverture, a été adressé aux chefs de cour (premiers présidents et procureurs généraux de cours d'appel), aux chefs de juridiction (présidents de tribunaux d'instance et procureurs de la République), aux représentants des professions de juridiction, aux doyens des facultés de droit et à la presse. A la louche, «2000 personnes», chiffre un conseiller.
«L’aventure n’est pas terminée»
«Il s'agissait de faire un bilan des deux ans», invoque-t-on à la chancellerie, sans préciser le coût de l'opération aux frais du ministère – «il y a eu un marché public, on n'a rien caché». Un conseiller banalise : «On lui a demandé de faire des réformes, elle en rend compte, c'est tout. Plusieurs ministres des gouvernements précédents l'avaient déjà fait.» Voire s'agace: «On ne nous dit pas un mot sur le fond de l'ouvrage, on nous demande seulement si on a tout fait dans les règles, c'est désespérant.»
Dans la foulée de son élection, celle qui figurait en deu