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Libération

L’épuisement de la social-démocratie

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publié le 18 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 18 juin 2009 à 6h52)

La défaite humiliante du Parti socialiste aux élections européennes a naturellement des causes spécifiquement nationales : médiocrité insigne d’une campagne mélancolique et décalée, ombre portée du terrible congrès de Reims, stratégies personnelles absurdes, concurrence d’Olivier Besancenot, François Bayrou, puis Daniel Cohn-Bendit qui ont tour à tour concentré l’attention et aimanté les médias (parfois à leur détriment) comme si soudain le PS, pourtant parti dominant de l’opposition, devenait une sorte de figurant sépulcral. Autant de facteurs naturellement accentués par le dynamisme entreprenant de Daniel Cohn-Bendit et de Nicolas Sarkozy, ainsi que par l’étrange vocation des élections européennes à bousculer les hiérarchies et à favoriser les non-conformistes. L’échec du PS est donc un échec hexagonal.

C’est aussi, c’est sans doute, surtout une défaite collective, encore plus inquiétante, de la social-démocratie à l’échelle européenne. Les élections du 7 juin ont en effet été marquées par un reflux global et brutal des partis socialistes, qu’ils soient au pouvoir (Grande-Bretagne, Allemagne, Portugal) ou dans l’opposition (France, Italie). Il y a bien sûr, il y a toujours de modestes exceptions (Grèce, Malte). Certains résistent mieux que d’autres (Espagne) ou progressent légèrement (Pologne). Collectivement, le PSE (Parti socialiste européen) qui regroupe tous les partis socialistes de l’Union recule nettement en voix et en sièges chez les pays membres de fraîche date com