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DCN: l'attentat de Karachi, une affaire d'Etat ?

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Le 8 mai 2002 à Karachi, onze salariés des arsenaux de la marine française sont tués dans l’explosion du bus qui les transporte. Un montage financier pourrait être à l’origine de l’attentat?.
Site d'un 'attentat qui a fait 14 morts et et 12 blessés le 8 mai 2002 à Karachi (Archives). (© AFP Rehan Arif)
par GUILLAUME DASQUIÉ et RENAUD LECADRE
publié le 19 juin 2009 à 19h44
(mis à jour le 19 juin 2009 à 19h54)

Le 8 mai 2002 à Karachi, onze salariés des arsenaux de la marine française sont tués dans l'explosion d'un bus les transportant vers leur lieu de travail, alors qu'ils coopéraient à la construction de sous-marins au Pakistan. Le dispositif employé –?une Toyota piégée avec un explosif sophistiqué?– allait convaincre les enquêteurs de la DNAT (Division nationale antiterroriste) que la France et la DCN étaient directement visées ce jour-là, comme «Libération» le révélait le 27 novembre dernier. Un montage financier est-il à l'origine de l'attentat??

L'attentat contre un bus de la DCN (Direction des constructions navales) à Karachi a-t-il été la conséquence de pots-de-vin que la France n'a pas versés à des officiers supérieurs pakistanais dans le cadre d'un contrat d'armement?? «C'est une piste cruellement logique», affirment les magistrats en charge de l'instruction, Marc Trévidic et Yves Jannier. Des mots prononcés devant les familles de victimes, jeudi après-midi dans les locaux du tribunal de Cherbourg, lors d'une audition destinée à informer les parties civiles.

Cette instruction, débutée par Jean-Louis Bruguière dès le 8 mai 2002, rassemble aujourd'hui près de 1?200 documents cotés. Des dizaines de pièces concernent l'accord industriel lui-même, aux termes duquel ces Français travaillaient à Karachi. En particulier une copie du contrat, document de 162 pages, signé le 21 septembre 1994 entre la DCN, la