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Libération
TRIBUNE

Nous n’irons pas à Versailles

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par Noël Mamère, Martine Billard, député et sénateur Vert, Alima Boumedienne-Thiery, député et sénateur Vert, Yves Cochet, député et sénateur Vert, François de Rugy, député et sénateur Vert, Dominique Voynet, député et sénateur Vert, Marie-Christine Blandin, député et sénateur Vert, Jean Desessard, député et sénateur Vert et Jacques Muller, député et sénateur Vert
publié le 19 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 juin 2009 à 6h52)

Le président de la République nous fait savoir par voie de presse qu’il va s’exprimer devant le Parlement. Cette possibilité inédite est issue de la réforme constitutionnelle votée il y a un an et à laquelle les Verts s’étaient opposés.

La France cumule les inconvénients du régime présidentiel sans les avantages des contre-pouvoirs du Parlement. C’est un peu : «Cause toujours, tu m’intéresses, mais c’est moi qui décide.» La France, n’a plus de Premier ministre, elle doit se contenter d’un Parlement croupion dont le droit d’amendement vient d’être supprimé d’un trait de plume.

Alors que deux semaines par mois devaient être consacrées au contrôle de l’action du gouvernement et aux initiatives des parlementaires, le gouvernement surcharge l’agenda d’une pluie de textes redondants et mal préparés, dont la plupart tiennent plus de l’affichage que de la réelle prise en compte des besoins des Français. Les sessions extraordinaires et les séances supplémentaires sont devenues la règle. Ainsi réquisitionnés, les parlementaires ne sont plus en mesure d’assurer leur travail législatif, que ce soit en circonscription et dans leur département ou dans les deux assemblées où ils doivent assumer simultanément séances publiques et réunions de commissions.

Une communication chassant l’autre, le texte définitif du Grenelle n’est qu’une pâle copie de l’original qui fait encore une place de choix aux lobbies. En revanche, c’est en catimini, qu’un soir au Sénat, fut votée la fusion des Caisses d’épa