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Libération

Au PS, Gérard Collomb, esprit critique de plus en plus critiqué

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Gauche. L’élu lyonnais est entré en guerre contre les orientations prises par son parti.
publié le 22 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 22 juin 2009 à 6h51)

La scène se déroule quelques jours avant les élections européennes. Gérard Collomb, sénateur-maire socialiste de Lyon, est en visite au Japon, avec une délégation d'élus et de chefs d'entreprise. Un soir, attablé avec quelques journalistes dans un restaurant italien, il se laisse aller après quelques verres de vin. «Le PS, leur dit-il en substance, je vais le dynamiter. Je vais faire comme j'ai fait pour la droite et le Modem à Lyon : je vais le tuer.» Il ajoute qu'il votera PS, mais «avec difficulté».

Quelques semaines plus tôt, il avait dézingué le programme socialiste et une partie des candidats. Pourquoi saboter ainsi la campagne de son propre parti ? «Je crie un peu fort pour me faire entendre et pour que le PS ne connaisse pas le sort du PCF», répond-il avant d'ajouter qu'il «commence à avoir de l'écho au PS».

Lorsqu'il s'est engagé dans les débats internes de son parti, au lendemain de municipales qui avaient tourné au plébiscite, Gérard Collomb se posait en pacificateur, en pompier. Il prétendait créer un point de fixation pour réunir «Bertrand, Martine et Ségolène», les réformistes. Pour lui, le clivage doit passer entre eux «et le bloc anticapitaliste». Il a cru commencer ce rassemblement avec Martine Aubry, puis, celle-ci ayant préféré Laurent Fabius, a rejoint Ségolène Royal. Après le congrès de Reims, comme il restait dans le jeu, ses interventions se faisaient feutrées, prudentes. Il a refusé discrète