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Libération
EDITORIAL

Bourbonien

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publié le 22 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 22 juin 2009 à 6h51)

Versailles, ville du sacre… Qui peut nier la connotation monarchique du rituel qui se déroulera aujourd’hui dans le château du Roi Soleil ? Un cadre bourbonien, un vote expéditif pour avaliser la cérémonie, un discours solennel du Président, lequel n’écoutera pas la réponse d’une opposition qui a choisi, de toute manière, l’absence ou le mutisme.

Mais, précisément, cette opposition a-t-elle adopté la bonne attitude ? Elle aurait pu choisir unanimement le boycott, à l’instar des Verts et du PCF. Mais il eût fallu pour justifier un tel geste que la présence de Nicolas Sarkozy devant le Parlement constituât une entorse évidente à la séparation des pouvoirs. Y croit-on vraiment ? Après tout, hormis l’apparat dont on peut légitimement plaisanter, en quoi est-il contraire à l’esprit démocratique qu’un président choisisse la représentation nationale plutôt que la télévision pour annoncer sa politique ? Ce droit est désormais constitutionnel. Faut-il boycotter la Constitution ? La chose risque d’être mal comprise par l’opinion… Si l’absence n’est guère soutenable, le silence l’est encore moins. Ecouter le Président mais refuser de lui répondre : drôle d’opposition…

On eût aimé, au contraire, qu’un fier orateur vienne lui porter la contradiction, avec talent et conviction. Le PS ne l’a pas voulu. Peut-être souhaite-t-il donner une image de refus catégorique. Mais on doit craindre, plutôt, qu’il ait préféré se taire parce qu’il ne pouvait s’accorder sur le nom d’un porte-parole. Nicolas