Ce devait être le discours du sacre de Nicolas Sarkozy, celui dont l’opposition ne se remettait pas avant même de l’entendre. Ce fut une adresse convenue que même la droite a préféré passer par pertes et profits. Récit d’un Congrès nouveau genre à Versailles.
Midi. Les parlementaires socialistes, peu convaincus de la pertinence de leur stratégie de demi-boycott, cherchent à créer l'événement avant que le chef de l'Etat ne leur vole la vedette. Plus d'une centaine d'entre eux manquent à l'appel et le moral est vacillant. «Ça va ?» lance un élu PS à un autre. «Ça va comme un socialiste», plaisante son interlocuteur. Sans conviction, ils se dirigent par petits groupes vers la salle du Jeu de Paume, à un gros jet de pierre du château. Leur chef de file, Jean-Marc Ayrault, force de deux jours le rappel à l'histoire : «Ici, il y a 220 ans, les députés du Tiers-Etat ont bravé l'interdiction royale et prêté serment pour se constituer en Assemblée.» Daniel Goldberg, député (PS, Seine-Saint-Denis), dont la circonscription est menacée par le redécoupage, appelle la gauche à la mise en place en septembre d'«Etats généraux pour une République moderne».
13 heures. Dans les couloirs du château, les élus de droite commentent le désarroi de leurs adversaires : «C'est le jeu des paumés», s'amuse le député (UMP) Philippe Briand, repris en boucle par le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. Face aux jardins, l'