Au Parti socialiste, on a trop de candidats à la présidentielle, et on a des idées. Du moins, on affecte d'y travailler. Un peu plus de quinze jours après la déroute européenne du PS, Martine Aubry remet sur le métier l'ouvrage programmatique : le «projet» et rien que le «projet». Ou presque.

Hormis l'entrée de Pierre Moscovici au secrétariat national - le gouvernement du PS - pour coordonner la réflexion économique, le «cœur économique et social du projet», justement, et la réorganisation dudit secrétariat autour de sept pôles thématiques (économie, emploi, institution, international, liberté, éducation, organisation), «il n'y a pas de révolution», a expliqué hier la première secrétaire. Qui reste fidèle au principe selon lequel on ne change pas une équipe qui perd une élection.

«On n'est pas en train de faire des remaniements ministériels. Le problème est d'abord de savoir où on veut aller», poursuit Martine Aubry, qui s'emploie à minimiser l'ampleur de la défaite du 7 juin : «Ces élections étaient une étape. Il fallait apaiser les suites de Reims après un congrès difficile à avaler.»

Exit l'analyse des causes de la défaite, donc. Et cap sur la suite des opérations. Sur laquelle la première secrétaire a des intentions bien précises. Soumise à une pression croissante de ses camarades, en particulier des quadras, en faveur de primaires ouvertes, elle entend «acter le sujet mais ne pas le précipiter». Et, à l'attenti