A l’Elysée, on s’accomode des règles qu’on a soi-même fixées. Certes, Michel Barnier et Rachida Dati, élus au Parlement européen, ont dû lâcher leurs portefeuilles respectifs, à l’Agriculture et à la Justice, conformément aux engagements pris par tous les candidats UMP d’honorer leur mandat d’eurodéputé en cas d’élection. Une exigence de Nicolas Sarkozy qui permettait, au passage, de ménager une honorable porte de sortie à l’ex-Garde des Sceaux, deuxième sur la liste d’Ile-de-France.
N'avait pas été envisagée l'élection de Brice Hortefeux, alors ministre du Travail et des affaires sociales qui figurait sur la liste de la région Centre... Xavier Bertrand avait, le premier, volé au secours du plus fidèle ami de Sarkozy, élu «à l'insu de son plein gré». Le secrétaire général de l'UMP invoquait, sur RTL, sa place de numéro 3 sur la liste: «Nous savions que Rachida Dati et Michel Barnier s'apprêtaient à aller siéger parce que nous les avions placés en tête. Pour Brice Hortefeux, il s'est engagé dans cette campagne de manière tout à fait désintéressée», pour «apporter son poids politique». Dans ce cas, la règle ne vaut pas.
Et Xavier Bertrand avait dégainé un autre argument que la ministre de la Justice débarquée appréciera: «On a besoin de Brice Hortefeux au gouvernement.» Ce qui n'empêche pas l'intéressé de laisser ses dossiers au ministère du Travail pour déménager Place Beauvau, qu'il lorgnait de longue date.
Hortefeux n'est pas le seul à bénéficier de