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Portrait

Frédéric Mitterrand, un dandy solitaire et brillant

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Des cinémas Olympic à la Villa Médicis, ce féru de têtes couronnées a imposé une personnalité romanesque incarnée par ses «Bonsoâââr» télévisuels.
Frédéric Mitterrand, en juin 2009. (© AFP Martin Bureau)
publié le 24 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 juin 2009 à 6h51)

Dans les années 60, Jacques Dutronc chantait : «Toute ma vie, j’ai rêvé d’être une hôtesse de l’air. Toute ma vie, j’ai rêvé d’avoir les fesses en l’air.» Frédéric Mitterrand vient à sa façon de réaliser ce programme. Il y a en effet suffisamment de fantaisie en lui pour imaginer sans peine que sa nomination comme nouveau ministre de la Culture accomplit pour partie un rêve enfumé de falbalas, au sens où l’entendait le film éponyme de Jacques Becker : un rêve de «jeune fille» qui se voit dans la «haute», avec toute la part d’ambition tenace que cela induit, mais aussi, comme dans tout cocktail fort, de fortes rasades de folle drôlerie et un tombereau d’autodérision.

Très haute bourgeoisie. Voilà un homme qui, depuis plus de trente ans, voyage en solitaire dans le paysage franco-français de la culture avec le sourire de l'élégance aux lèvres et la mélancolie en boutonnière. Plus qu'une personne, un personnage qui n'aurait fait tache dans aucun des salons de la Recherche : ni dans celui vieille France de la duchesse de Guermantes, monde en train de s'évanouir, ni dans celui de la Verdurin, univers de parvenus en train de gagner la partie mondaine. Passant à la Culture de Sarkozy, après avoir été un homme de grande culture, Frédéric Mitterrand passe ainsi d'un salon à l'autre.

Comme il a tout raconté (ou presque) de sa vie dans une autobiographie à succès titrée comme un inédit d'Almodóvar (la Mauvaise Vie, prix Vaudeville en&nb