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Libération
TRIBUNE

Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi et la réécriture de l’histoire

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par et Isabelle Veyrat-Masson, directrice du laboratoire Communication et politique du CNRS.
publié le 25 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 25 juin 2009 à 6h52)

De la repentance italienne en Libye à la réhabilitation du fascisme voulu par Berlusconi au musée d’histoire de France annoncé par Sarkozy, les deux leaders politiques semblent jouer de plus en plus avec le passé.

Le passé ! Des deux côtés des Alpes, pour Sarkozy comme pour Berlusconi, l’histoire apparaît comme un fabuleux potentiel idéologique à moindre coût.

Comment ne pas être frappé, malgré les différences (l'âge, la fortune, les spécificités nationales, le parcours professionnel…) par les similitudes entre les deux Présidents. Ils avaient déjà en commun, le goût pour le clinquant : le bling-bling, la vie sentimentale agitée, la liberté de ton proche de la vulgarité… Leur absence de réticences à l'égard des idées d'extrême droite les rapprochant encore. Et voilà que maintenant, ils se passionnent tous les deux pour l'histoire. Pierre Musso (1) pour décrire la proximité entre les deux hommes invente même, un néologisme : le sarkoberlusconisme. Selon cet auteur, «le sarkoberlusconisme est un américanisme latinisé, plastique, capable de s'adapter à des réalités nationales différentes». L'histoire nationale est, elle aussi, concernée !

Toutefois, dans leur conception de l'histoire et de la nation, il est un domaine qui les différencie notablement, leur attitude face à l'héritage de la colonisation. Nicolas Sarkozy «déteste cette mode de la repentance qui exprime la détestation de la France et de son histoire» (Lyon, 5 avril 2007).

Or, Berlusconi est en ce domai