Du gag à la grosse frayeur. Mercredi, à Orly, une vingtaine de journalistes (presse écrite, radio, télé, Web…) sont à bord du vol Corsair Fly SS 893. Destination Fort-de-France, pour couvrir le voyage du Président. Pour rentabiliser sa ligne, Corsair prolonge le vol vers Port-au-Prince (Haïti). Décollage prévu à midi. A 10 heures, alerte à la bombe ! Un colis suspect abandonné devant le comptoir Corsair bloque le début de l'enregistrement. Police, démineur, tension… et finalement le voyageur distrait qui récupère son bien. Vers 11 heures, dans une joyeuse pagaille, des hordes de passagers se ruent vers les guichets. Le personnel au sol est submergé. «C'est le vol inaugural pour Haïti, nous ne sommes pas du tout préparés… Ça va être la folie», prévient une hôtesse. Doux euphémisme.
Au compte-gouttes, les 560 passagers embarquent dans un avion gros-porteur surchauffé. Une, deux, trois heures de retard et soudain cet appel aux voyageurs à garder leur «self-control». A l'entrée de l'avion, des passagers avec un excédent de bagages en viennent presque aux mains avec l'équipage. Le capitaine doit intervenir et menacer. Il est un peu plus de 16 heures, ça y est, on décolle ! Nous voilà au-dessus de l'Atlantique quand le pilote prend le micro : «Mesdames et messieurs, mauvaise nouvelle. Notre avion a un problème d'instruments de navigation, nous ne sommes pas autorisés à faire la traversée de l'Atlantique.» Consternation, puis gros frisson dans l'appareil.