Le poker menteur continue sur les retraites. Parce que le déficit de l'assurance-vieillesse est devenu, en 2008, la principale cause de déséquilibre des comptes sociaux. Parce que le poids des retraites est une donnée économique prévisible, alors que l'évolution des dépenses de santé est soumise aux aléas des maladies et des progrès de la médecine. Parce que François Fillon ne peut pas laisser dire que sa réforme de 2003 n'a pas servi à grand-chose, le chef du gouvernement ne rate pas une occasion de remettre le sujet sur la table. «Il n'y a pas d'autre solution pour sauver nos régimes de retraite que de travailler plus longtemps, alors même que la vie s'allonge, a-t-il lancé samedi devant les cadres de l'UMP réunis au Parc floral de Vincennes. Si ça n'est pas le cas, alors il faudra débattre ensemble de la question de l'âge légal de la retraite», a ajouté le Premier ministre pour enfoncer le clou planté par Brice Hortefeux, encore ministre du Travail, il y a deux semaines.
En agitant ainsi l’épouvantail d’un âge légal qui serait repoussé à 67 ans (contre 65 actuellement), François Fillon veut surtout mettre la pression sur les syndicats et le patronat pour le prochain rendez-vous sur les retraites, en 2010.
Reste que personne ne comprend l’intérêt d’une telle mesure en France, où plus d’un salarié sur deux n’est déjà plus en activité à 60 ans. Plutôt que d’indemniser comme chômeurs des salariés de 65 ans et plus, mieux vaut améliorer le taux d’emploi des sen