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Libération

Hollande lance sa métamorphose

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PS. L’ex-premier secrétaire a tenté de se poser en agitateur d’idées, samedi, à Lorient.
François Hollande,au congrès du PS à Reims, le 14 novembre 2008 (Pascal Rossignol / Reuters)
publié le 29 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 juin 2009 à 6h51)

Le Hollande nouveau est arrivé. Du moins a-t-il appareillé de Lorient, samedi, où son club planchait toute la journée, avec sérieux, sur «la France après la crise». A la dernière minute, le nom de l'association, «Changer à gauche», a changé, justement, pour devenir «Répondre à gauche», ses amis s'étant in extremis aperçu que l'appellation était déjà contrôlée par un club d'étudiants… Mais moins que dans la forme, l'essentiel, à en croire le principal intéressé, réside dans le fond. «D'abord les idées», martèle l'ex-premier secrétaire du PS, qui n'évoque plus qu'«effort intellectuel», «solutions». Et «réponses».

Le Hollande nouveau, donc. Avec, dans sa serviette, du propositionnel, du programmatique, du sérieux. En un mot : du présidentiel. Au point que le staff distribue aux militants un recueil de l'ensemble de son œuvre oratoire, ou presque, période 2002-2008 : «Un parcours, une cohérence, 21 discours». La visée est limpide, quoiqu'un peu téléphonée : tomber le costume du premier secrétaire qui, après onze ans de règne, lui colle encore à la peau, pour endosser la stature élyséenne. Enterrer l'as de la tactique pour ressusciter le cador de l'économie politique. Faire oublier l'homme de la synthèse pour voir surgir celui de l'hypothèse. «François est très lié à la gestion d'une famille, pas assez à l'ensemble des Français», résume son bras droit, Stéphane Le Foll. Lequel a cru sentir récemment, dans le parti, «un sentiment diffus»,