Motion de censure, troisième. N'ayant pas obtenu, après le remaniement de la semaine dernière, le discours de politique générale du Premier ministre qu'il réclamait, le PS déposera une motion de censure contre «la politique économique et sociale» du gouvernement, pour la troisième fois depuis l'élection du chef de l'Etat, comme l'a confirmé hier soir le bureau national du parti.
L'affaire, pourtant, n'allait pas de soi. En témoigne la discussion lors de la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, hier matin. «Dans la torpeur des 33 °, on aurait pu laisser passer l'occasion», rapporte un député, selon lequel certains de ses collègues, «dubitatifs quant à l'ambiance émolliente de l'été», avaient argué de «la proximité des vacances» et du fait que «les Français avaient d'autres préoccupations».
Jean-Marc Ayrault, président du groupe, et Martine Aubry n'ayant pas démontré d'emblée une combativité particulière, Laurent Fabius, sur tous les coups parlementaires - au point que beaucoup de députés lui prêtaient ces derniers mois des vues sur la présidence du groupe avant qu'Ayrault ne soit confirmé la semaine dernière -, s'est engouffré dans la brèche. «Ça permet d'être critiques, mais aussi de faire des propositions. Ça rompt l'idée que le président de la République est maître du calendrier», a plaidé l'ex-Premier ministre, relayé par plusieurs élus, dont Michel Vauzelle, Alain Vidalies (Landes) ou Olivier Dussopt (Ardèche).
Evo