Demain, le dimanche sera-t-il un jour travaillé comme les autres ? C'est possible. Nicolas Sarkozy a, sur le mode people, réamorcé hier cette petite bombe sociale. «Est-ce qu'il est normal que le dimanche, quand madame Obama veut, avec ses filles, visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ?» s'est indigné le chef de l'Etat, promettant que le problème serait «réglé avant l'été». Une sortie qui ne doit rien au hasard : la proposition de loi sur le travail du dimanche, à laquelle l'Elysée tient tant, trône en haut de la pile des dossiers ultrasensibles dont le nouveau ministre des Affaires sociales, Xavier Darcos, est chargé d'accoucher. Au forceps si besoin est.
Déposée une première fois à l'automne par le député (UMP, Bouches-du-Rhône) Richard Mallié, cette proposition avait en effet suscité une telle levée de bouclier à droite que sa discussion avait dû être interrompue. A la demande expresse de l'Elysée, elle revient remaniée et soit disant «déminée» en discussion à l'Assemblée nationale du 7 au 11 juillet. Les plus remontés des élus de la majorité qui ont déjà eu l'occasion de s'emplâtrer en direct avec Nicolas Sarkozy sur le sujet ont, de guerre lasse, donné quitus au texte. En toute bonne foi, ils pensaient en avoir raboté l'un des principaux écueils en limitant les distorsions de concurrence entre grandes surfaces (non alimentaires) situées en périphérie des villes et petits commerces de proximité