L’emprunt Sarkozy, qui sera défini cet automne et lancé cet hiver, constitue plus un geste politique qu’un choix économique. Financièrement, le moins que l’on puisse dire est qu’il ne s’imposait pas puisqu’il sera nécessairement plus coûteux que les obligations et les bons du Trésor que l’Etat place sans difficulté et en abondance sur le marché, la signature de la France demeurant l’une des meilleures au monde. L’emprunt Sarkozy sera donc plus dispendieux, car s’adressant aux particuliers comme l’a précisé François Fillon, il sera proposé à un taux supérieur à celui du marché. Même s’il ne comporte aucune mesure d’allégement fiscal, même s’il évite une indexation ruineuse sur l’or ou sur une monnaie, il coûtera plus cher qu’il ne rapportera. S’il offre l’avantage de ne pas creuser encore plus le déficit budgétaire, il n’en contribue pas moins à l’alourdissement de la dette publique pharaonique de la France. Financièrement, ce sera une bonne affaire pour les souscripteurs et une mauvaise affaire pour l’Etat.
Nicolas Sarkozy et François Fillon ont certes souligné qu’il ne serait en aucun cas utilisé pour les dépenses publiques de fonctionnement mais exclusivement pour des investissements industriels d’avenir. Ceux-ci ont déjà fait l’objet d’un bref séminaire gouvernemental dimanche dernier qui a permis de vérifier que nombre de ministres ont une conception surréaliste de ce que sont les investissements stratégiques d’avenir. François Fillon, qui incarne la rigueur relative au s