Le «système Dassault» mis au jour. En septembre, Corbeil-Essonnes votera pour un nouveau maire car le 8 juin, le Conseil d'Etat a invalidé les municipales de mars 2008. Dans un communiqué, la haute juridiction résumait : «Divers éléments établissaient l'existence de dons d'argent d'une ampleur significative de la part du maire sortant [Serge Dassault, ndlr], à destination des habitants de la commune. […] Ces faits ont été de nature à altérer la sincérité du scrutin et à en vicier les résultats.» Logiquement, les comptes de campagne de l'avionneur et propriétaire du Figaro ont été rejetés, les dons d'argent n'y figurant pas et, «en conséquence, l'intéressé a été déclaré inéligible pour un an aux fonctions de conseiller municipal». Dassault tricheur ? Le sénateur (UMP) s'est étouffé, à l'annonce de la décision de justice : «Ce sont tous des socialistes [au Conseil d'Etat, ndlr].»
Depuis des années, des rumeurs de corruption, de pressions, donnent une odeur désagréable à la politique de cette ville de l'Essonne de 40 000 habitants. La rumeur s'est faite si persistante qu'elle a mis un nom sur ces malversations supposées : «système Dassault».
Etrange prêt. L'homme qui en a révélé tout ou partie s'appelle Bruno Piriou. Un communiste, fils d'ouvrier, conseiller municipal et opposant historique de Dassault. Ironie de l'histoire, lui aussi a été déclaré inéligible, pour n'avoir pas indiqué dans ses comptes de campagne la l