Intox
Le 10 juin, la loi Hadopi a reçu une belle claque du Conseil constitutionnel, qui l'a privée du dernier étage de sa «riposte graduée», soit la possibilité pour l'autorité administrative de couper l'accès à Internet des «pirates récidivistes». Une décision qui a visiblement agacé l'Elysée, et conduit les conseillers du Président à cogiter pour pondre un argumentaire de défense. C'est Henri Guaino, conseiller (officiel) de Nicolas Sarkozy, qui a tiré le premier, à propos de la décision des Sages : «A titre personnel, je trouve assez curieux que le droit d'accès à Internet soit plus fortement défendu que le droit d'accès à l'eau ou à l'électricité. On peut couper l'eau et l'électricité à n'importe qui très facilement. Mais l'accès au réseau internet, c'est une violation des droits de l'homme et - rendez-vous compte ! - de la Déclaration de 1789, dont vous vous souvenez d'ailleurs qu'Internet était une préoccupation de ses rédacteurs.» Mot pour mot, ou presque, Alain Minc, conseiller (officieux) du même Sarkozy, a repris l'argument, le 24 juin sur BFM TV. Le Conseil constitutionnel a pris sa décision «au nom de principes que je trouve bizarres», s'est étonné Minc. «Je viens de découvrir que le droit d'accès à Internet est un droit plus essentiel que le droit d'accès à l'eau, à l'électricité ou au gaz. Je me demande s'il n'y a pas eu lieu, chez ces messieurs un peu assis, une espèce de coup de jeune ou de jeunisme bizarre.»
Désintox
Une sottise a beau être énoncé