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Libération

Une usine voit son sort ballotté par les urnes

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Dassault étant inéligible, Altis Semiconductor a vu s’évanouir un montage financier. Des emplois sont menacés.
publié le 3 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 3 juillet 2009 à 6h51)

Devant les barrières de l’usine Altis Semiconductor, le bitume est crasseux. Là, des pneus ont brûlé plusieurs jours. Une colonne de fumée oblique indique la colère des salariés menacés d’un plan social prévoyant la suppression de 400 postes à Corbeil-Essonnes. Du jamais vu dans cette entreprise de composants électroniques, même lorsque 320 emplois avaient été supprimés en 2006. Finalement, après une semaine de grève (du 15 au 23 juin), la reprise a été votée à 9 voix près (sur 550 votants). La direction venait de proposer une prime de 28 000 euros pour les salariés éligibles au départ volontaire (plus de 10 ans d’ancienneté), plus 1,2 mois de salaire par année d’ancienneté.

Le cœur n'y était pas, mais tout le monde est retourné au travail. Jusqu'à l'annonce de l'annulation des municipales, l'avenir d'Altis n'était pas si bouché. Secouée par la crise, la direction de l'entreprise, aujourd'hui détenue par IBM et Infineon, devait procéder à un MBO (un management buy out). Cette procédure permet à la direction d'avoir recours à un prêt pour investir dans l'entreprise. Selon, Frédéric Brunier (CFDT), secrétaire du comité d'entreprise, le montage financier prévoyait qu'un proche du maire (UMP) Serge Dassault (dont le nom est gardé secret) investisse 60 millions d'euros, auxquels s'ajoutaient 30 autres millions de prêt contracté auprès d'entreprises et enfin 10 millions dont Dassault se portait garant.

Mais patatras, Dassault inéligible, l'argent s'évanouit. «Il apparaî