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«L’emprunt russe, lui, n’a jamais été remboursé»

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L’actuscope. Chaque samedi, l’actualité vue par un panel de l’Institut Médiascopie.
publié le 4 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 4 juillet 2009 à 6h52)

Le projet d'un grand emprunt pour financer l'économie, en soi, ne surprend pas. «Tous les gouvernements l'ont fait, Pinay, Balladur…» se souvient une sexagénaire. Mais qu'on aborde la question de ses objectifs, et les perceptions deviennent floues : «Il va bien falloir payer les retraites et les fonctionnaires», justifie un cadre du privé. «C'est pour rembourser la dette publique», croit comprendre un retraité. «Il faut financer les dépenses de l'Elysée !» tranche un troisième. Rares sont ceux qui ont compris que le but était de «financer les grandes priorités nationales».

Au-delà des objectifs, c'est le principe d'un appel au concours des citoyens qui surprend. Il y a les sceptiques : «C'est pas Sarkozy, et son sketch à deux balles, qui va changer ma situation personnelle», lance un père de famille. Il y a ceux qui, songeant à «l'emprunt russe de 1914», s'inquiètent : «Il n'a jamais été remboursé.» Il y a ceux qui, comme Maître Renard, sont alléchés par la perspective d'un rendement supérieur à celui du Livret A. Et ceux qui voient dans l'emprunt national une manière de réveiller les Français, invités à voter dans les banques à défaut de le faire dans les urnes. Il y a ceux, enfin, qui jugent le procédé «antidémocratique» : «Pousser les gens à devenir les actionnaires de leur gouvernement, on en perd sa liberté !»

Alors que le débat s'ouvre, la consultation des acteurs politiques et sociaux sur l