Un sursaut salvateur et un soupir de soulagement. Finalement, à l’ultime instant, le front républicain formé à la hâte aura eu raison du Front national dans le Pas-de-Calais. Les électeurs d’Hénin-Beaumont ont su se mobiliser pour empêcher l’extrême droite de reconquérir sa première ville depuis 1997. Dany Boon et son appel à voter «pour la tolérance et le respect de l’autre» y sont peut-être pour quelque chose et c’est tant mieux. Il serait une erreur toutefois de se contenter de cette courte victoire de Daniel Duquenne et de ne pas voir dans le bon score du FN comme un avertissement. En 2007, on a tous voulu se convaincre - sans trop y croire - que la présidentielle avait signé la fin du FN. Ce rebond électoral chez les Ch’tis montre le contraire. Durant toute la campagne pour les municipales, Marine Le Pen, l’héritière qui prépare la succession, s’est ainsi fait la porte-parole d’un FN «rénové». Poursuivant son entreprise de «dédiabolisation», elle a très peu usé des refrains habituels sur l’immigration ou la sécurité. Préférant concentrer son message sur la corruption des élites, dans une ville sinistrée dont l’ex-maire socialiste est en prison pour détournements de fonds. A quelques mois des régionales de 2010, le FN sait pertinemment qu’il peut séduire les classes populaires dans le contexte actuel de crise économique et sociale. Et prospérer sur le terrain d’une gauche absente, tout en attirant à droite les électeurs déçus par le sarkozysme. Tout le monde devrait tire
EDITORIAL
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publié le 6 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 juillet 2009 à 6h51)
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